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صور من أحداث 5 أكتوبر 1988

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  • Les partis politiques divergent dans leurs appréciations des évènements d’octobre. Le FLN, fidèle à sa logique, les qualifie de simples “émeutes” dénuées de tout message politique. À l’inverse, les partis d’opposition estiment que le 5 octobre 88 est une “rupture historique” qui a ouvert la voie au pluralisme politique. Ces mêmes partis de l’opposition conviennent que, 22 ans après, le système s’est de nouveau refermé alertant, par ailleurs, sur le risque d’un 5 octobre bis.

    Mohcine Bellabas (RCD)
    “Chahut de gamins pour certains, lutte entre clans au pouvoir pour d’autres, conséquence d’un ras-le-bol de la population d’une situation de crise latente…, la question des évènements d’Octobre 88 reste posée. L’essentiel est qu’une page de l’Histoire nationale était tournée et un processus de démocratisation a été enclenché avec la fin du règne du parti unique par la consécration du multipartisme, d’une presse privée et aussi de l’adoption de l’économie de marché. 22 ans après et malgré l’embellie financière consécutive à l’augmentation des prix du baril, les mêmes signes de crise marquent la scène politique et sociale du pays. L’Algérie vit encore sous l’état d’urgence et le terrorisme continue de frapper. Le tissu social est déstructuré et les démons du tribalisme sont réveillés. Le désespoir des jeunes fait qu’ils sont réduits à choisir entre la harraga ou le maquis ; l’élite marginalisée continue à s’installer à l’étranger, l’islamisme est plus que jamais dans les institutions. La dépendance aux hydrocarbures continue à menacer l’avenir national. Les partis politiques d’opposition sont muselés. Les espaces de liberté arrachés par le sacrifice d’une génération sont réduits à néant. La presse privée a vu ses champs d’investigation restreints et le délit de presse pénalisé. L’Algérie reste l’un des rares pays à continuer à fermer le champ audiovisuel. L’opinion publique nationale est livrée à l’influence des médias arabes et orientaux. Les syndicats autonomes sont pourchassés et leur champ d’action s’est rétréci. Les fraudes électorales sont récurrentes et la corruption a atteint des proportions jamais égalées. Avec le viol de la Constitution de novembre 2008, une autre variante du régime du parti unique s’installe. Le chef de l’État s’est accaparé tous les pouvoirs de décision. Les missions et prérogatives des élus sont confisquées au profit de l’administration, le projet de loi sur le code de la commune adopté par le dernier Conseil des ministres vient encore de le confirmer. Malgré cela, le RCD est plus que jamais déterminé à se battre pour faire triompher la voie de la liberté et de la démocratie. Les interventions des députés RCD à l’APN continuent de susciter espoir. Des ressorts qu’on croyait cassés se remettent en mouvement. La réhabilitation de l’Histoire nationale, l’implication de la jeunesse dans la vie politique et sociale, l’environnement, l’intégration nord-africaine… sont autant de chantiers que le RCD a relancés.”

    Mohamed Djemâa (MSP)
    “Les évènements d’Octobre constituent une rupture radicale avec le système de l’époque, abstraction faite de savoir s’ils ont été manipulés ou non. Ils ont surpris même ceux qui les ont faits. Il ne faut pas négliger le militantisme de pans entiers de la société civile dans la clandestinité. Comme conséquence, il y a eu la Constitution de 89 que nous avons soutenue. Ensuite, la démocratie naissante a été travestie par une frange du système, ce qui a conduit aux évènements tragiques que nous avons connus. Pour être honnête, ce qui reste aujourd’hui d’Octobre, c’est que la démocratie ne répond pas à toutes les attentes de la population, mais nous sommes contre le dénigrement. Cela dit, il y a des acquis comme la presse, le pluralisme syndical malgré la contrainte, il y a aussi des partis qui se font entendre malgré eux aussi les conditions dans lesquelles ils évoluent. Incontestablement de ce point de vue, il y a une avancée. Le plus important pour nous, aujourd’hui, est que la démocratie soit irréversible, même le système a tiré les leçons. Certes, les islamistes ont fait des erreurs et les laïcs ont été piégés. Mais, la décennie nous a appris que chacun doit accepter l’autre.”

    Kassa Aïssi (FLN)
    “Jusqu’à présent, il n’y a pas unanimité sur le déroulement de ces évènements, de ses auteurs. Y a beaucoup de zones d’ombre. Nous devons définir d’abord les évènements d’Octobre. Ils sont tragiques, c’est vrai. C’est clair qu’on est passé d’un système de parti unique au pluralisme, cela a permis aussi l’émergence de la presse privée, des syndicats, du mouvement associatif. Mais est ce qu’il y a une organisation, un mouvement, une plate-forme de ces évènements ? Qui en assume la paternité ? Est-ce qu’il y a des objectifs ? Comment les qualifier ? Actuellement, lors des opérations de dégourbisation, y a des émeutes !! Est-ce qu’on peut dire pour autant que c’est Octobre en miniature ? J’ai l’impression qu’il y a eu un psychodrame, malheureusement y avait un drame, mais pas assez de psychologie. Comme les laboratoires qui ont fait ça ne connaissent pas notre peuple, il y a eu malheureusement des jeunes qui sont morts. Notre armée était obligée d’intervenir pour rétablir l’ordre menacé. C’est le moment de faire une étude approfondie et d’en tirer toutes les leçons pour que plus jamais y aura ça. Il ne faut pas que les victimes partent comme ça…”

    Karim Tabbou (FFS)
    “C’est un véritable repli. C’est un système qui se referme. Toutes les ouvertures d’Octobre se referment. En 2010, le pouvoir interdit aux universitaires de participer à des rencontres scientifiques à l’étranger, il interdit aux mairies de faire des jumelages, il y a une razzia sur le mouvement associatif et une violence contre les associations de la société civile. On a abouti à des situations où le Snapap a été divisé en trois, le Satef en deux, la Ligue des droits de l’Homme en deux structures… L’infiltration, le chantage financier et les coups de force de l’intérieur, voilà les méthodes utilisées par le régime pour diviser toutes les organisations autonomes. La Constitution de 1989 a été finalement rattrapée par la Constitution de Bouteflika. On a repris le chemin du parti unique. Les évènements de 88 sont finalement un fleuve détourné. Les Algériens ont été punis durant les dernières années pour avoir demandé la liberté. En 88, les jeunes avaient les moyens de sortir dans la rue, aujourd’hui, ils sont devenus harragas. Sur le plan politique, on s’est retrouvé dans un pays unique avec plusieurs partis uniques. Sur le plan économique, l’approche sérieuse de la Constitution de 89 qui préconisait l’ouverture avec une dimension sociale, a été remise en cause. Le pouvoir est revenu sur tous ce qu’a fait Hamrouche. Aujourd’hui, le pays est hors normes, il est rangé par la corruption.”

    http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=143673&titre=Les partis politiques parlent du 5 octobre

  • « L’intifadha » d’Octobre 1988 a été un sursaut populaire, l’explosion d’un mécontentement accumulé. Elle a résulté de la conjonction de problèmes de fond non résolus et de manipulations irresponsables du pouvoir
    Ces quelques journées vécues dans l’enthousiasme des jeunes, la colère et les espoirs de toutes les générations, ont ébranlé le régime autoritaire sur le moment et durant quelques mois.

    Mais la grande vague de fond n’a pu transformer la nature et les logiques hégémonistes du système

    L’édifice oligarchique, bâti sur une combinaison de pratiques super-étatistes et d’appétits libéraux de plus en plus sauvages, a été replâtré et repeint aux couleurs d’un pluralisme sans démocratie.

    Ressenties d’abord comme exaltantes, ces journées laissent aux Algériens qui les ont vécues un goût d’amertume.

    On peut craindre dans le paysage politique actuel de redoutables rééditions des confusions d’Octobre 1988.

    Le peuple exaspéré risque d’en payer les frais et les déceptions.

    Des enseignements précieux sont à tirer des causes et conséquences de ces journées et des péripéties qui les ont marquées.

    Causes profondes et manipulation du mécontentement

    Deux facteurs ont fait jonction au cours de la décennie 1980 : la montée du courant néolibéral dans le monde et la gestion incohérente et parasitaire de ses conséquences en Algérie.

    Au cours de l’été, un climat très lourd s’était installé, qui rappelle par certains côtés celui d’aujourd’hui. La dégradation économique et le mécontentement populaire s’étaient accentués en conséquence de la déstructuration anarchique du secteur d’Etat, la chute du prix des hydrocarbures et une politique d’endettement irresponsable.

    Face à la pénurie des ressources nationales, deux clans rivaux s’étaient constitués dans le pouvoir, sous couvert d’un conflit biaisé entre les options étatique et privative. Chacun d’eux s’efforçait de détourner sur le clan rival la colère résultant des méfaits auxquels ils avaient été tous associés. Le discours du président de la République le 19 septembre était significatif de ces tensions. Soucieux de maintenir ou de conquérir des privilèges économiques pour eux et leur clientèle, les uns et les autres croyaient résoudre leurs contradictions non par un débat au grand jour, mais par des manœuvres et des diversions. Un seul point leur était commun : rien pour les couches salariées et populaires, sinon la répression de leurs revendications.

    Certains technocrates et démocrates sincères intégrés au système appelaient à des réformes capables d’articuler positivement les deux secteurs dans l’intérêt de l’économie nationale et de la justice sociale. Ils seront eux-mêmes renvoyés après leur passage éphémère dans les instances gouvernementales constituées après Octobre 1988.

    L’important est que ces affrontements « au sommet » méconnaissaient la nature et la profondeur des problèmes sociaux et politiques. Les tenants du régime avaient cru possible de ruser avec les signaux d’alarme qui avaient jalonné la décennie.

    Ainsi, le Printemps amazigh de 1980, le soulèvement de la jeunesse de Constantine contre l’arbitraire et la mal-vie en 1986, les remous politiques et les agissements terroristes sporadiques provoqués par les courants islamistes, l’éclosion d’organisations et associations pour la défense des libertés et des droits de l’homme. Enfin, la toile de fond permanente des luttes syndicales et politiques de plus en plus structurées après des décennies de blocages incessants et l’interdiction des organisations de progrès dont le PAGS.

    C’est en particulier contre les travailleurs et leurs organisations que le pouvoir va construire une double machination : la première les frappant directement à la veille des évènements, la deuxième les visant indirectement le lendemain. Les cercles intrigants n’avaient pas prévu que la vague populaire énorme des jours suivants allait retourner ces deux machinations contre leurs auteurs.

    Le 4 octobre, coup de force antisyndical et antidémocratique
    Les mois précédents, la vague revendicative était devenue plus consciente et organisée, malgré le débile et malfaisant article 120 du FLN, les bureaucrates soumis dans l’UGTA et la répression par toutes les polices. Les castes dirigeantes voyaient dans cette évolution une double menace. Ce mouvement ascendant tendait à rassembler dans l’action unie des sensibilités politiques et identitaires que le pouvoir cherchait à diviser. De plus, les travailleurs ne se mobilisaient pas seulement autour des problèmes sectoriels quotidiens, ils condamnaient frontalement la politique antisociale menée contre eux par paliers successifs depuis le milieu des années 80.

    Comme les courants néolibéraux dans le monde, les décideurs prétendaient apporter des réformes alors que leurs actes tendaient au maintien de leurs privilèges, ils bloquaient les changements nécessaires au développement économique et social et à la cohésion nationale.

    Un fait occulté officiellement et non vu ou souligné par les analystes jette une lumière crue sur les évènements. Dans la nuit du 4 au 5 octobre, la répression s’est abattue sur le mouvement social et politique pourtant pacifique des travailleurs. Sa brutalité a été sans précédent depuis les coups de filet policiers qui avaient suivi le coup d’Etat du 19 juin 1965.

    Cette diversion grossière a ciblé massivement les cadres et les structures d’organisation du PAGS et des syndicats actifs. Elle va fournir après coup la preuve flagrante que des sphères officielles étaient informées par avance des mouvements destructeurs des commandos de casseurs qu’ils allaient tolérer le lendemain.

    Nous avions connu des scénarios provocateurs du même genre à plusieurs reprises au cours des émeutes de la décennie, comme à Constantine en 1986. Ils visaient à brouiller les pistes, isoler les syndicalistes et le PAGS, mais ils avaient été régulièrement mis en échec par la riposte et la solidarité populaires. Les dizaines de cadres syndicaux et politiques arrêtés et « disparus » dans les casernes et lieux de détention seront sauvagement torturés comme on l’apprendra seulement quinze jours plus tard à leur libération. Leur arrestation « préventive » n’était pas fondée sur des actes mais sur les fiches de police établies durant les années précédentes. Certaines comportaient des erreurs grossières et ont frappé des gens n’ayant plus d’activité militante.

    Certaines autorités imaginaient faire ainsi d’une pierre deux coups. D’une part, créer un climat de danger imminent d’agitation sociale, pour rendre plus crédibles les agissements des commandos casseurs qu’ils avaient programmés pour le lendemain. D’autre part, court-circuiter et neutraliser les actions démocratiquement engagées ou prévues au grand jour par les travailleurs depuis plusieurs semaines dans la zone industrielle et agricole de l’Est- Mitidja.

    Les unions locales et les sections d’entreprise s’apprêtaient par une grande marche à faire jonction avec les actions syndicales de la capitale. Le mouvement en cours, constructif et rassembleur, avait mûri depuis des années en expérience et base de masse. Il pouvait prouver que le monde du travail était capable de devenir un catalyseur, l’exemple d’un mouvement de contestation responsable et ramifié dans les couches populaires.

    Les clans influents du pouvoir n’en voulaient à aucun prix. Depuis l’indépendance, ils préféraient avoir en face d’eux des oppositions armées et aventureuses (quand ils ne les provoquaient pas), sans vrai projet social et politique, estimant qu’ils les isoleraient et détruiraient plus facilement.

    Vague de fond populaire, malgré le déclenchement manipulé du 5 Octobre

    Le PAGS et d’autres formations ont disposé de nombreuses données fiables sur la première journée. Les détails continueront à être vérifiés et enrichis par les témoignages, les recherches pluridisciplinaires, l’ouverture (problématique) des archives ou les fuites liées aux règlements de comptes entre officiels.

    Le point de départ a été le déchaînement simultané à la mi-journée de jeunes notamment adolescents dans les artères centrales de la capitale et d’autres villes du pays. Leur déferlement n’avait rien d’un « chahut de gamins » spontané comme l’avait qualifié un responsable FLN de l’époque. Une grande partie de ces jeunes étaient peu ou pas du tout politisés ou membres d’organisations, ils avaient été attirés par les rumeurs lancées les derniers jours de septembre lorsque, avec le discours du président, le bras de fer des « chefs » avait débordé les coulisses du pouvoir.

    D’autres, par contre, avaient été recrutés et étroitement encadrés sur le terrain pour un travail de casse sélectif dans les villes.

    La synchronisation, certains mots d’ordre provocateurs proférés, les cibles des destructions, les actes de diversion étaient orchestrés directement par des chefs de file reconnaissables à divers indices.

    Le scénario était visiblement planifié en haut lieu. Les services de sécurité, « débordés » ou sur ordre, sont pratiquement restés à distance sans réprimer ces jeunes.

    Dans la brèche ainsi créée, se sont engouffrés les jours suivants des milliers de jeunes manifestants populaires, d’une autre qualité et d’une autre signification. Leur ouragan a gagné nombre de villes du pays en dépit des mesures répressives. Ces jeunes exprimaient leur révolte sans être pourtant porteurs d’un projet politique démocratique et social précis. A ce stade, l’immense majorité des manifestants, inorganisés et de sensibilités idéologiques variées, unis par leur colère et leur soif de justice, occupaient la rue selon des solidarités de proximité (quartiers, associations, etc.). Leurs heurts avec la police ont été de plus en plus réprimés, des centaines d’entre eux ont perdu leur vie et des milliers blessés.

    Ils ne sont pas à confondre avec une troisième vague de manifestants, entrés en lice dans les derniers jours à la suite de tractations du pouvoir impliquant une ou des mouvances islamistes. Animés par le même sentiment de révolte, ils étaient minoritaires mais relativement structurés et regroupés idéologiquement.

    Les militants d’opposition organisés ont manifesté leur présence ou leur absence sur le terrain selon les orientations et analyses propres de leurs formations respectives. L’Exécutif national du PAGS, après que les dizaines de cadres eurent été arrêtés ou recherchés dans la nuit du 4 au 5, a donné pour sa part à ses militants des directives précises et offensives. Comme de multiples témoignages récents me l’ont confirmé, elles ont été appliquées malgré de nombreuses coupures de contacts avec la même abnégation qu’à Constantine deux ans auparavant. Elles n’appelaient pas seulement à la nécessaire vigilance pour préserver les structures de l’organisation, mais surtout à la participation physique et au travail de responsabilisation politique partout où se déployaient les jeunes.

    Des membres de la direction exécutive ont maintenu les contacts avec la base y compris en assumant les rencontres prévues auparavant, même sur des lieux inattendus où se déroulaient des affrontements. Ce sont des camarades avec l’appui des travailleurs qui ont protégé, par la persuasion ou par la force, des usines et établissements d’intérêt public contre les destructions, comme au complexe Pompes et Vannes de Berrouaghia et plusieurs autres entreprises dans le pays.

    Désarroi du pouvoir et son repli tactique pour une trompeuse issue de crise

    L’ampleur nationale et la tournure prise par le mouvement de révolte ont affolé l’ensemble des composantes du pouvoir. Certains d’entre eux se sont mis en quête cette fois de voies vers « l’apaisement », mais ont persisté dans les démarches d’apprentis sorciers tournant le dos aux problèmes de fond. Ils ont engagé des tractations dont une partie seulement est connue à ce jour, avec des leaders de courants islamistes, dont un officiel responsable des services de sécurité s’était vanté alors à un de nos camarades détenus « qu’ils mangeaient dans sa main ». Cette mouvance dans sa majorité était encore organiquement à l’état de nébuleuses structurées autour des prêches de certaines mosquées. La mission attendue de ces jeunes ainsi embrigadés était de canaliser le bouillonnement massif des manifestants. Accompagnés par leur leader charismatique qui s’est retiré avant l’arrivée du cortège à Babel- Oued, leur cortège ainsi que la masse des manifestants présents sont tombés dans le piège et la provocation classiques de tout temps à travers le monde. La manœuvre a débouché sur un massacre perpétré dans des conditions qui restent à éclaircir, avec les fusillades émanant des détachements militaires appelés à renforcer ou remplacer les forces de police débordées Le pouvoir a dû brusquement reculer parce qu’ils n’avait trouvé dans le peuple et même dans la « classe politique » qui lui était acquise, aucun écho favorable à leurs tours de passe-passe, aucune force capable de les soutenir dans l’épreuve.

    Le FLN comme facteur de mobilisation s’est évaporé sur le terrain. L’institution militaire engagée comme dernier recours venait d’épuiser son crédit et ne tenait plus à continuer de « porter le chapeau » de la répression. Le courant islamiste ne faisait pas encore le poids face à l’élan d’une jeunesse qui le plaçait en porte-à-faux, sa mise en selle sur la scène politique par le pouvoir lui-même n’aura d’impact que l’année suivante.

    Fragilisé par l’indignation nationale et internationale, le pouvoir assis sur l’arbitraire des armes reconnaissait implicitement à travers le discours télévisé du chef de l’Etat et pour la première fois depuis l’été 1962, le bien-fondé de la protestation populaire et de sa soif de liberté et de justice. Il promettait de corriger le déficit démocratique devenu criant et dangereux pour la nation.

    Un courant favorable à l’évolution des institutions s’est dégagé à travers l’adoption, quelques mois plus tard, d’une nouvelle Constitution proclamant des principes démocratiques. Tout le monde sait que le pluralisme formel instauré sera vidé de contenu démocratique et social en l’espace de deux ans.

    Un exemple, un de plus à élucider, est hautement emblématique de la transition sabordée, l’usage de la torture. La Constitution de 1989 a vigoureusement condamné et interdit la torture, mais tous les membres du Comité d’action large et actif contre la torture mis sur pied après les révélations d’Octobre 1988, ont été soit assassinés dans des conditions obscures soit contraints à l’exil.

    Vingt ans après, que reste-t-il d’Octobre 1988 ?

    Plus que le souvenir de la révolte d’Octobre, il reste les enseignements de la tragédie des années 1990 et de ses séquelles.

    Le grand changement espéré n’a pas eu lieu parce que, pendant ces journées ou plus tard, les causes profondes qui ont généré la révolte d’Octobre 1988 n’ont pas été traitées, et encore moins extirpées, elles ont même été aggravées par la détérioration du contexte international.

    A l’autoritarisme et aux machinations du pouvoir, premier responsable des déboires vécus par l’Algérie, la société et ses organisations politiques et sociales n’ont pu opposer une résistance à la fois unie et consciente, s’exprimant dans un projet politique et de société alternatif et rassembleur. Divisées et politiquement non préparées par les décennies de mentalités et de parti uniques, il leur a manqué au moment crucial la capacité théorique et pratique de déjouer les ruses du pouvoir et d’imposer une alternative commune constructive.

    Deux défaillances se sont conjuguées

    La première, foncière et structurelle, est celle des autorités dans leurs responsabilités étatiques.

    La seconde est liée à l’impréparation idéologique et politique de la société.

    Ce double déficit, sensible à la veille et lors du déclenchement de ces journées, a créé la confusion politique qui a marqué leur déroulement, puis leur dénouement.

    Un de ses indices les plus forts a été l’acharnement avec lequel les clans au pouvoir, juste avant les évènements, ont réprimé le monde du travail, ses forces syndicales et politiques, qui sans cela étaient potentiellement en mesure de peser sur les évolutions dans le sens des libertés et droits démocratiques, de l’intérêt et de la cohésion nationale.

    Vieille politique réactionnaire et conservatrice hantée par le spectre du communisme et cherchant à tout prix à enfermer les forces de libération sociale de toutes obédiences dans un « cocon de chrysalide » !

    Les orientations antipopulaires, sous des formes subtiles ou brutales, s’accentueront pour déboucher après 1990 sur la tragédie nationale dans le nouveau contexte du basculement du rapport de force international.

    C’est le moment de rappeler les résultats de l’aventurisme politique que nombre de gouvernants arabes tout comme les cercles réactionnaires des Etats-Unis ont largement pratiqué, en exploitant les faiblesses et divisions idéologiques des peuples.

    Le désastre algérien était déjà en germe dans les péripéties d’Octobre 1988. Certains des cercles qui ont procédé au coup de force antidémocratique préliminaire du 4 octobre ont continué, quand les manifestations populaires sont devenues incontrôlables, à vouloir faire porter aux progressistes la responsabilité des évènements, qualifiés « d’insurrectionnels ».

    Ils voulaient ainsi à la fois justifier leur répression sauvage et ouvrir la route aux noyaux islamistes, même les plus extrémistes en les instrumentalisant.

    Assistons-nous aujourd’hui à un début de retour du balancier ? Y aura-t-il prise de conscience des courants politiques et idéologiques qui ont été trompés et l’ont payé cher ? Se dirige-t-on à travers les luttes en cours vers la construction persévérante de l’unité d’action démocratique et sociale et des moyens d’organisation capables de faire progresser une dynamique des changements radicaux ?

    Tirer les enseignements d’Octobre 1988 pourrait y contribuer.

    Par Sadek Hadjerès (ex-premier secrétaire du PAGS) (le Parti de l’avant-garde socialiste)

    Vendredi, 03 octobre 2008

    Paru dans Le Soir d’Algérie du 05 octobre 2008

  • Comment Bouteflika « effaça » octobre 88

    Bouteflika comprend, ce 15 avril 1999, qu’il devra démolir ce legs qui faisait obstacle au pouvoir à vie, casser l’embryon démocratique qui faisait jour dans ce pays, dompter la société, briser les contre-pouvoirs qui émergeaient, sceller de nouvelles alliances pour enfin changer cette maudite constitution de 1989 qui l’empêche de se présenter pour un troisième mandat …Il faut « remodeler » l’Algérie.La neutraliser.Sa stratégie va s’articuler autour d’un objectif unique : le rétablissement des conditions politiques du pouvoir à vie.La première des conditions est de « mater » la caste militaire.Bouteflika, en vieux pratiquant des pronunciamientos, méditant le sort de Ben Bella, a compris que l’autocratie qui peuple ses lubies était impensable tant que ses parrains gardaient leur autorité sur les leviers de décision.Et puis l’Algérie, à la différence de la Tunisie de Ben Ali, de l’Egypte de Moubarak ou de la Syrie d’Al-Assad, est la seule fausse république arabe où le président ne détient pas la totalité des pouvoirs.La seconde condition pour arracher le pouvoir à vie sera de « mater » l’Algérie.Bouteflika va alors discréditer les institutions, castrer l’Etat, déprécier les Chefs de gouvernement, aux ministres et aux grands commis.Et faire le lit de la voyoucratie.Personne ne trouvait grâce à ses yeux, ni les gouvernements qui ont succédé à la période Boumediene, ni le peuple qui a laissé faire, ni les généraux qui ont osé survivre à Boumediene.Cette précision est primordiale pour comprendre la suite. Toute la suite : la répression des contre-pouvoirs, la décapitation de l’embryon démocratique, l’amendement constitutionnel et la consécration du pouvoir à vie, le pacte avec les islamistes…

    « Il me faut récupérer tout mon pouvoir »

    Ainsi donc, Abdelaziz Bouteflika a donc un projet politique qu’il s’est attelé à mettre en œuvre graduellement. Il ne l’a pas exposé de manière franche, mais par bribes, au détour de multiples entretiens, discours, déclarations . Avec pour fil conducteur une attaque en règle contre tout ce qu’a engendré le soulèvement populaire d’octobre 1988, ciblant invariablement la constitution dont il a admis qu’il ne l’aimait pas et les institutions qui en émanent, l’ouverture politique, la démocratie, le multipartisme, la liberté d’expression et la liberté de la presse. Bouteflika profitera de son « statut de Messie » et de la mystification qui l’entoure, pour briser impunément l’embryon démocratique né d’octobre 1988, revenir au système unique et poser le socle du pouvoir hégémonique qui allait connaître son apothéose en 2009. Sur Europe 1, il annonce la couleur : « Il me faut récupérer d’abord mes attributions constitutionnelles qui ont été dispersées à partir de 1989, il faut que je reprenne mon rôle présidentiel » Traduisez : effacer octobre 1988, se réapproprier les leviers de commande, restaurer l’Etat autocratique dans lequel il a mûri. Bouteflika entend revenir au système unique, à la presse unique, au syndicat unique, fût-ce par la terreur, par le chantage de la prison, la pression du juge ou la torture.

    Neutraliser le pays supposait reprendre à la société ce qu’octobre 1988 lui avait donné, ce que des années de résistance à l’intégrisme islamiste lui avaient octroyé.Presse libre, syndicats autonomes, partis d’opposition : Bouteflika dit tout le mal qu’il pense de ces « machins » bâtards issus de l’aventurisme roturier. Il les considère comme un intolérable transfert de prérogatives régaliennes à une population « immature » qu’il tient dans un profond mépris. Surtout ce peuple-là qui a « souillé le passeport vert » et qui a « troqué la dignité contre le fromage rouge et un visa ». « Bouteflika considère le multipartisme comme un déséquilibre voulu par les ennemis de l’Etat, atteste son ancien Chef de gouvernement Ali Benflis. Il considère Octobre 1988 comme un complot contre l’Etat qui a abouti, selon lui, à amputer l’Etat de ses prérogatives. Il considère la création du poste de Premier ministre comme une atteinte à la fonction présidentielle. Il ne croit ni à la liberté de la presse, ni à la liberté d’entreprise, ni à la liberté d’expression. Son objectif central est de rétablir l’Etat dans sa fonction autocratique. Réduire le multipartisme avant de l’éliminer. Tout le reste n’est que façade. » L’historien français Benjamin Stora partage le même avis : «Abdelaziz Bouteflika est un homme qui a du mal à accepter le pluralisme et la diversité politique ». A sa façon, il se sentait le justicier d’un État absolutiste malmené, dix ans plus tôt, par les gamins d’octobre 1988 et qui avait dû concéder à la société, dans le sang, le droit au pluralisme. Pour lui, les acquis du pluralisme, c’est-à-dire la prérogative d’éditer des journaux ou de faire de la politique, sont des prérogatives du seul Etat central, des morceaux de pouvoir indûment volés à l’Etat.

    Pour normaliser la société, Bouteflika a réprimé : pendant dix ans, il a gardé le pays sous le régime de l’état d’urgence, y interdisant les rassemblements et les manifestations. L’état d’urgence, proclamé en 1991 pour juguler la menace islamiste, ne se justifiait pourtant plus en 2009. Maintenir ce régime restrictif n’avait donc comme objectif que de servir les desseins totalitaires de Bouteflika. L’état d’urgence a plus servi à réprimer les syndicats et les citoyens contestataires qu’à réduire le terrorisme. En décembre 1999, il l’utilisait déjà comme argument pour empêcher la création d’une seconde chaîne de télévision : « L’Algérie est encore sous état d’urgence. Tant que l’Algérie est sous état d’urgence, il n’y aura qu’une seule chaîne de télévision, une seule chaîne de radio en arabe, une seule chaîne de radio en français et une seule chaîne de radio en tamazight. Je ne veux pas ouvrir le paysage médiatique. » Fin 2003, alors que de son propre aveu le spectre terroriste avait reculé, il militait toujours pour le maintien de l’état d’urgence. « Il sera levé dès que les circonstances le permettront », déclare-t-il à un journal oranais. De quelles circonstances parlait-il puisque, dans la même interview, il proclame solennellement le retour de la paix : « Aujourd’hui, aucune menace ne pèse sur l’Etat républicain et les institutions. Le terrorisme est quasiment vaincu. La concorde civile a tenu ses promesses. » En vérité, le faux civil Bouteflika avait besoin des conditions permanentes de la répression pour installer progressivement son pouvoir personnel.

    Conséquence logique de cette vision de la société algérienne telle qu’elle existait selon lui, avant octobre 1988, au nom d’un Etat fort synonyme dans l’esprit du chef de l’Etat, de gouvernance du pays par une poignée de fer : une reprise en main au pas de charge de l‘Etat, de ses institutions, des médias, des partis, des organisations de masse et de la société civile. Le verrouillage médiatique – harcèlements et emprisonnements de journalistes, suspension de journaux – précède la fermeture du champ politique – limitation au maximum des activités de l’opposition, des activités des organisations de la société civile, interdiction des manifestations publiques – et au niveau des appareils de l’Etat, une épuration en règle qui ne dit pas son nom par la mise à l’écart de tous ceux qui dérangent ou qui manifestent leur désaccord avec la politique suivie par le pouvoir politique. Deux mois après son élection à la tête de l’Etat, le président Bouteflika limoge Abdelaziz Rahabi, ministre de la Culture et de la communication, jugé trop attaché à la liberté d’expression et de la presse. En août 2000, le premier ministre Ahmed Benbitour est contraint de démissionner. Son remplaçant, Ali Benflis, qui avait entrepris de rénover et rajeunir le FLN, est limogé en mai 2003 quand il fait état de son intention de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2004. Le FLN revient dans le giron du pouvoir suite à un putsch politico-judiciaire. L’UGTA et les organisations satellitaires du FLN rentrent dans le rang. L’APN n’échappe pas à cette reprise en main. Réduite à approuver sans débat tout ce que proposent le pouvoir politique – lois sur la Concorde civile et la réconciliation nationale, loi sur les hydrocarbures – elle n’assume aucune des prérogatives que lui confère la constitution comme par exemple, la fonction de contrôle. Avec la démission de son président, Mohamed Salah Mentouri, en mai 2005, le Conseil économique et social (CNES) est mis au pas: il perd son indépendance et ne produit plus que des analyses légitimant la politique sociale et économique du pouvoir. Enfin, dernier obstacle à la main mise présidentielle sur le fonctionnement de l’Etat – le poste de Premier ministre – devient avec la révision constitutionnelle, une fonction purement formelle, celle de coordonner l’activité gouvernementale. Il en est de même de l’Assemblée nationale populaire (APN). Selon le député Mohamed Hadibi, elle n’assume plus ses prérogatives : sur les 120 lois adoptées seules quatre émanaient du Parlement .

    Ainsi, avec un appareil judiciaire aux ordres, des médias bâillonnés, un Parlement inféodé au pouvoir politique, une société civile réprimée, un syndicat (l‘UGTA) aux ordres, une opposition politique laminée, en bref, en l’absence de tout contre-pouvoirs, de tout garde-fous, il n’existait plus cet « antidote aux dérives du pouvoir » dont parlait d’ailleurs Bouteflika en 1999, ni à la corruption qui va gangrener comme jamais l‘Etat et les institutions. Et gare aux journaux qui osaient révéler des affaires. On sait ce qui est arrivé au Matin quand il avait informé ses lecteurs sur certaines affaires fait état en 2002-03 ( BRC, marché de la téléphonie mobile, ..) On comprend alors qu’avec la presse, Bouteflika ait affiché le même mépris qu’envers la population, les chefs de l’armée ou les institutions de la République. « Tayabet el hammam », a-t-il surnommé les journalistes de son pays. Il a, jusqu’au bout, tenu à distance la presse algérienne, cette gueuse intruse qui s’était indûment emparée d’un pouvoir régalien, celui de s’adresser au peuple et dont lui, Bouteflika, en sa qualité de créature de l’état putschiste aux commandes depuis l’indépendance, pense qu’il relève exclusivement de la prérogative du pouvoir central. En dix ans de pouvoir, il n’a jamais reçu un seul journaliste algérien. Puis il s’en est pris à la presse libre moins pour la mater que pour l’éliminer. Il s’en prenait à la presse libre pour lui reprendre, enfin, ce privilège qu’elle avait chipé aux monarques : publier des journaux. L’état d’urgence fut d’un grand secours pour le régime : il décapitait les têtes rebelles en « toute légalité »Et les têtes rebelles n’ont pas manqué.Les dix années de règne de Bouteflika furent des années d’émeutes et de sanglantes représailles. La révolte est la seule expression pour les citoyens livrés à l’injustice et pour les jeunes au chômage. Le règne de Bouteflika résonne encore du bruit des balles, des hurlements de colère et des sanglots des sinistrés. Il a une couleur et une odeur : la couleur du sang et l’odeur des gaz lacrymogènes.

    [url]http://www.lematindz.net/news/3383-2-comment-bouteflika-effaca-octobre-88.html[/url

  • 2010.10.05
    أحداث 5 أكتوبر 1988 كانت ثورة شعبية بالنسبة لليساريين والإسلاميين المستفدين من نتائج هذه الثورة.. لكن أحداث أكتوبر كانت بالنسبة لأجنحة النظام المختلفة عبارة عن هوشة سياسية بين أجنحة سرايا الحكم نزلوا بها إلى الشعب ليفصل في الأمر لهذا الجناح أو ذاك.. فكانت النتيجة أن الشارع قال للجميع عليكم أن ترحلوا.

    تتذكرون أن قبل 5 أكتوبر كان النقاش داخل الحزب الواحد وفي إطار لجنة تحضير مؤتمر الحزب يجري حول إمكانية ترشيح رئيس مدني هذه المرة على خلاف ما كان سائدا من أن يقوم العسكر بتعيين الرئيس والشعب يزكيه في انتخابات صورية!
    وتتذكرون أن هذا الطرح خرج من الحزب وعبر بعض منابره الإعلامية وهو ما أدى بالرئيس الشاذلي إلى تناول الكلمة في مقر الحزب الذي هو قصر الحكومة الآن.. وقال في الأمانة الدائمة للحزب يجب على الشعب أن يتظاهر ضد غلاء اللحم أسوة بالشعب المصري! الذي تظاهر ضد الغلاء! ونقلت التلفزة الوطنية خطاب الشاذلي هذا الذي دعا فيه الشعب إلى الثورة عليه! وكان ذلك في 19 سبتمبر! وقد اعتبر ذلك قلة سياسة وكياسة من الرئيس الذي يدعو الشعب إلى الثورة على حكمه! ولكنه في الحقيقة كان يرد على خصوم له داخل الحزب كانوا يريدون غيره!

    أحداث 5 أكتوبر أخلطت كل أوراق الزمر السياسية والأمنية المتصارعة حول الرئيس وبالرئيس مما جعل الجناح النافذ في الأمن آنذاك يتفاوض مع الشيخ أحمد سحنون لإخراج الإسلاميين يوم 10 أكتوبر في مسيرة من مسجد كابول في بلكور إلى مسجد السنة في باب الوادي والعاصمة تحت قانون الحصار العسكري وليس الطوارئ فقط.. ولكن الشيخ سحنون رفض الأمر.. فيما عرض الأمر بعد ذلك على الشيخ بن الحاج فقبله.. وانطلقت المسيرة حاملة المصاحف من كابول إلى السنة في عز الحصار.. ولكن الجناح المضاد لهذه الفكرة أخلط الأوراق بالمجزرة التي وقعت يوم 10 أكتوبر في صفوف رفاق علي بلحاج أمام المديرية العامة للأمن وذهب ضحيتها قرابة 30 شخصا.. كي تقول السلطة للفرنسيين وغير الفرنسيين الذين كانوا يطالبون بسقوط النظام، إذا سقط النظام، فإن الوريث ليس العلمانيون بل هم الإسلاميون القوة الكبرى في البلاد.. فمن استعمل الآخر في هذه المسيرة.. النظام أم الإسلاميون؟!

    سعد بوعقبة

    http://www.al-fadjr.com/ar/point_organisation/162682.html

  • السلام عليكم ان الفتنة اشد من القتل لان من يتصفح هد الموقع يتاكد يقينا ان من ينشر فيه ليس جزائريا وليس لديه قطرة دم من دم ابنائنا الجزائريين انا لا اريد ان اعاتيبك على ما تقول ولكن اقول لك اهتدي بالله وكف عن قول ماهو غير مفيد لانك لن تجني شيئا والحمد لله للان كل ما ترمز لاليه توقف فالبحث عن بديل جديد للتفرقة بين اخوتك وتذكر من ماتو للاجلك مليون ونصف شهيد

  • السلام عليكم ورحمة الله وبركاته

    حتى يكون لموقعكم مصداقية يجب أن تراقبوا كل ما ينشر فيه

    في أسفل الصور شباب يكسرون سيارة رينو كليو، هل توجد كليو 1988، ثم عند تكبير الصورة نجد لوحة الترقيم 1995

    الله غالب، المهنية غائبة في بلدنا ومن جميع التيارات، المهم هو إلترويج للمعتقدات ومهاجمة الآخر، أما التحري والحرص على الحقيقة فغائب أو نادر
    والله المستعان

    • وعليكم السلام و رحمة الله، كلنا ذوو خطأ، وخاصة إذا كان أرشيف الصور الذي نملكه كبير جدا يصعب أحيانا التدقيق…والمؤكّد أن هذا الخطأ لا يحتاج إلى بكاء ولطم على حال المهنية في بلادنا…والزعم بالترويج للمعتقدات ومهاجمة الرأي الآخر….أي علاقة لهذه الصور و الترويج للمتعتقدات ومازعمته في تعليقك…

  • أخي الفاضل، أنا عندما أفتح عنوان: صور من أحداث أكتوبر 88 إنما أفتحه بدافع الفضول لرؤية ما جرى، بل بالأحرى لتذكر ما جرى، ولكني جين أفتحه وأرى صورا متعددة حول أكتوبر وغير أكتوبر وليس صورة واحدة وضعت سهوا أو خطأ، بل فيه صور حول إضراب الجبهة، وصور الدبابات في جوان 1990، وصور لنساء يبكين لا أدري في أية أحداث، ربما بعد المجازر !!!!

    نعم أبكي وألطم على المصداقية والمهنية التي صارت آخر اهتمام

    يبدو أن القائم على هذه الصفحة بالذات -على الأقل- صغير في السن أو لا يعرف من أحداث الجزائر شيئا

    وفي غير هذه الصفحة أراكم تنشرون أخبار ومقالات كل من هب ودب المهم أنه يطعن الدولة الجزائرية وجيشها الوطني، ويزعزع استقرارها، وما وصلت إليه من أمن واستقرار بعد خروجها من المأساة الوطنية، وذلك دون تحقق ولا روية ولا تريث…

    أنتم مسأولون أمام الله عز وجل عما تنشرون وتقولون، لقد صرتم تماما مثل صحافة التصفيق والتطبيل من الجانب الآخر (كالشروق وأخواتها) ينشرون كل ما يظنون أنه يخدم النظام

    والحق حسنة بين سيئتين نسأل الله لنا ولكم التوفيق

  • شكرا للأخ المحرر، على احترام الرأي الآخر، أما هذا الملقب بحمدان خوجة، وهو بعيد كل البعد عن هذا الرجل الشهم رحمه الله

    فهذه الأغنية المعروفة والمنتظرة جدا، والإرهاب الفكري لكل من حاول أن ينتقد برميه بتهمة الدي أر أس، هذه سلعة المفاليس وجواب الجهلة والفقراء حين تغيب عنهم الحجة ومن أين لهم ذلك

    دي أر أس دي أر أس دي أر أس، قد أكون أنا دي أر أس، كما قد تكون أنت كذلك، وكذلك أصحاب هذا الموقع والعشرات من المواقع المشبوهة، كلها قد تكون دي أر أس…

    باين عليك جاهل أو صغير السن أو كاذب

    نعم الحمد لله، نحن نعيش في استقرار ولو نسبيا مقارنة بالسنوات الماضية، أما عن الحكام، فمن ترشح ليحكم الجزائر عوض من تسميهم ب(حركى فرنسا) هل يوجد واحد في البلد أقدر على تسيير البلاد من حكامها الحاليين؟

    • لا أرشح أحدا فالحركى و المفسدين المرتدين أفضل لك ولأمثالك يا كبير وجايح…أنا صحيح صغير عزيز…أما أنت فكبير ذليل سفيه لابد أن الحلم لن يلتقي بك…فاتك الحال يا مول الفول.

  • الحمد لله أنك اعترفت أنك صغير، وفوق ذلك أنك ما شي مربي أو ما تعرفش تقادر اللي كبار عليك

    روح عيش في المريخ ولا اطلع للجبل

    عييتونا بالخرطي والهدرة بزاف

  • عن أية ثورة تتكلم يا سفيه ووقع، وأي خير ينتظر من الذراري واللي ما شي مربيين
    روح يا تربية السوق أنت وأمثالك لا ينتظر منكم خير

    روح تقطع الطريق مع خاوتك وتكسروا المحلات وتسرقوا فيها

    أو قم باختطاف الناس مقابل الفدية

    أية ثورة يقوم بها أمثالكم إلا اللصوصية والتخريب

    حسبتو روحكم كيما المصريين، هاذوك على الأقل لهم علماء وإطارات دعوية وسياسية وعندهم تجربة في السياسة والتسيير

    ما أنتم فأقل مستويات التربية ما عندكمش واش تغير

    عندم تتوقفون عن الرقص والجري كالكلاب وراء المولودية واتحاد العاصمة الذين يأكلون الملايير من أموال الشعب من اجل تخدير الشباب وتربيتهم على النوم والعنف وسب الدين وسب الله وتناول المخدرات في الملاعب وتكسير أملاك الناس والسطو خارجها
    حينها تكلم عن التغيير والثورة يا خي حابس
    روح يعلموكم يا تربية السيوف والرجلة تاع الخرطي أو كي تدخلو للسجن لفترة وجيزة فقط، الكل يعمل ما يُفعل بكم داخله وبعد ذلك تأتون تتبجحون: السجن للرجال… ياو فاقو